28 mai 2010

Peintures rupestres de Kolo 2

chasseur tendant un piège


On compte près de 200 sites de peintures rupestres dans un périmètre de quelques dizaines de kilomètres autour de Kolo. Seuls quelques-uns de ces sites sont accessibles et ouverts au public. Les dessins représentent des animaux, ainsi que des scènes de la vie quotidienne comme la chasse ou la danse. La couleur rouge était obtenue par un mélange de sève de ficus et d'huile d'éléphant. On estime que ces peintures datent d'environ 6000 ans. Il est surprenant de constater à quel point certaines d'entre elles ont pu résister à l'érosion et aux intempéries durant toutes ces années.

quatres hommes s'arrachent une femme, au centre


Après Kolo B2 nous gagnons Kolo B1. La roche est immense, et servait d'abri à une centaine de personnes. Les peintures en revanche y sont un peu moins intéressantes. Puis nous arrivons à Kolo B3, le plus petit de ces trois sites. A chaque fois avec Pascal, nous nous arrêtons longuement dans chacun des sites, prenons le temps d'admirer les peintures ainsi que les paysages environnants. Chacune de ces grottes, situées à flanc de colline, offrait certainement un excellent repaire pour la chasse.


la roche de Kolo B2 vue de Kolo B1


Retour au village de Kolo. Pascal me laisse aux soins de Shaban Dudu, le maire du village. Ce dernier m'amène jusqu'au village voisin de Ndyeya à l'arrière de sa bécane, pour faire quelques courses. Sur la route, nous faisons sensation, surtout auprès des écoliers.


Shaban Dudu et sa Honda supersport

Le soir, Shaban Dudu m'offre (le terme "offrir" est toujours relatif: tout se paye) le gîte et le couvert. Comme la majorité des Tanzaniens, la famille de Shaban Dudu est musulmane. Le repas est donc une affaire d'hommes. Les femmes apportent de l'eau pour se laver les mains, et font le service. Elles mangeront plus tard, ce qui reste. Et je ne leur ai pas laissé grand-chose ce soir-là!


easy riders

Peintures rupestres de Kolo 1

Kondoa


Avant de quitter Nkhata Bay, j'effectue deux plongées dans le Lac Malawi en compagnie de Marty l'Australien. Lors de la première plongée, nous pouvons voir un grand nombre de cichlidés, quelques poissons-chat, ainsi que des mouth breeders, des poissons qui élèvent leur progéniture dans leur bouche la plupart du temps. Il est curieux de voir ces derniers ouvrir la bouche, et des dizaines de petits poissons se précipiter à l'intérieur. La deuxième plongée s'effectue de nuit, à la lampe torche. Plonger de nuit, c'est une toute autre atmosphère. Nous observons un très grand nombre de poissons-dauphins, quelques poissons-chat et quelques crabes.


aux alentours de Kolo


De Nkhata Bay je poursuis ma route vers le nord et la frontière tanzanienne. Non sans difficultés, je traverse une partie du pays jusqu'à la petite ville de Kondoa. Je n'y passe qu'une nuit, et pousse le lendemain jusqu'au village de Kolo, qui se situe à 20 kilomètres de là.

de gauche à droite: deux chasseurs, une girafe et une peau de bête


Les peintures rupestres des environs de Kolo ont beau être inscrites au patrimoine de l'Humanité, les visiteurs ne se bousculent pas. Pascal, le guide local, m'accueille dans son bureau. D'après le registre d'entrée, je suis le premier visiteur étranger de ces deux derniers jours.

trois hommes morts et une lance

Pascal ferme son bureau, et nous nous mettons en route. Les trois sites les plus proches se situent à 9 km de marche, à travers les champs et les bois. Nous arrivons au pied de collines. A mi-chemin du sommet d'une des collines se trouve la grotte de Kolo B2. Il ne s'agit pas vraiment d'une grotte, mais d'un énorme rocher arrondi offrant la possibilité d'un abri. De cette grotte, on a une très belle vue sur la campagne environnante.


éléphant

20 mai 2010

Nkhata Bay

Nkhata Bay


Nkhata Bay est une petite ville au bord du Lac Malawi, qui vit au rythme de ses marchés hebdomadaires et des escales du Ilala: le navire y fait escale une première fois en remontant vers le nord du lac, et deux jours plus tard en direction du sud.


plage de Chikale


Je profite d'avoir un peu d'avance sur ma feuille de route pour m'y poser quelques jours. Les journées se partagent généralement entre lecture et baignade. Les heures s'écoulent ainsi paisiblement.

jour de marché


Le soir venu, c'est rendez-vous au bar du Big Blue Star, d'où l'on a une belle vue panoramique sur la baie, pour quelques parties de bao. Le bao est un jeu typiquement africain, qui consiste à déplacer des billes dans des petites cavités creusées dans une planche de bois. C'est un jeu très stratégique, qui pourrait être comparé aux échecs. Et je commence à me débrouiller pas trop mal. Certains joueurs ont pris soin de graver et de décorer leur jeu de bao.


pêcheurs en pirogue

Un soir j'ai été invité par Rodger, un artiste local, à venir manger chez lui, après que je lui ai acheté un souvenir. C'était une bonne occasion de partager un peu mieux la vie des locaux. Après avoir traversé son quartier par des chemins terreux et des escaliers de fortune, nous arrivons à son domicile. Il y avait là ses deux frères.


chambo sur le grill

Rodger nous a cuit un chambo (poisson du lac) sur la braise tout en préparant le nsima, une sorte de bouillie de manioc compacte, qui se mange avec les mains. C'était très bon, et j'ai passé une très bonne soirée. Le plus dur aura été de retrouver mon chemin, la nuit, dans ce dédale de maisons faites de bric et de broc.

18 mai 2010

Lac Malawi

au loin, le Mozambique


Le Ilala appareille de Monkey Bay le vendredi matin. Le bateau comprend trois classes: cabines, première classe, et classe économique. La plupart des passagers voyagent en classe éco, sur le pont inférieur. Pour ma part, j'opte pour un peu plus d'espace et de confort et m'installe sur le pont supérieur, en première classe. J'y fais la connaissance de Marty et Jodi, un sympathique couple d'Australiens, d'Ashley, une Irlandaise, ainsi que de Joachim, un Allemand de 44 ans qui vient d'effectuer le trajet Francfort-Le Cap à vélo, et qui remonte vers le nord (toujours à vélo).


escale à Chipoka


Le Lac Malawi est un des plus grands lacs d'Afrique, avec le Lac Victoria et le Lac Tanganyika. Il s'étend sur environ 500 km de long suivant un axe nord-sud, 80 km de large, et jusqu'à 700 m de profondeur. Il est bordé à l'ouest et au sud par le Malawi, à l'est par le Mozambique, et au nord-est par la Tanzanie. Nous faisons une première escale à Chipoka. Le soir venu, après un beau coucher de soleil sur le lac et quelques bières au comptoir, je déroule mon sac de couchage à même le pont, et m'endors facilement, bercé par le léger roulis et le ronronnement du moteur.

le Mozambique

Durant la nuit, le navire fait une courte escale à Nkhotakota, puis met le cap à l'est, vers le Mozambique. Nous jetons l'ancre face à Metangula, le principal port du Mozambique sur le lac, où deux navettes se chargent de débarquer et d'embarquer marchandises et passagers. Puis nous longeons la côte du Mozambique en direction du nord et l'île de Likoma. La côte du Mozambique est magnifique, verdoyante, et la plupart du temps sauvage et inhabitée.


escale à Metangula

Nous profitons de la longue escale à Likoma pour descendre à terre. Le samedi est le jour des rencontres sportives apparemment, et nous nous attardons devant un match de foot, puis un match de basket féminin. Le public est nombreux, et réagit avec un enthousiasme débordant au moindre but ou au moindre panier.


le Ilala à Nkhata Bay


Au départ de Likoma le samedi soir, le navire est plein à craquer. Après une seconde nuit passée sur le pont, le navire accoste à Nkhata Bay au petit matin. C'est là que je débarque.

17 mai 2010

Monkey Bay

pêcheurs sur le Lac Malawi


Après avoir traversé la Zambie d'ouest en est me voici au Malawi. Je ne m'attarde pas à Lilongwe, la capitale, et prends aussitôt la direction de Monkey Bay, sur la rive sud du Lac Malawi.


Monkey Bay

Contrairement à la Zambie qui ne compte que 12 millions d'habitants sur un vaste territoire, le Malawi a une forte densité de population: ils sont 13 millions sur une étroite bande de terre le long du lac, à vivre principalement de l'agriculture (tabac notamment) et de la pêche. Le long des routes on croise beaucoup de piétons et de cyclistes, ainsi que des chèvres, des vaches, des poules et des chiens. Sur le trajet de Lilongwe à Monkey Bay, le petit combi Toyota dans lequel j'ai pris place n'a écrasé qu'une seule chèvre. C'est un moindre mal.

beach-volley à Monkey Bay


Je plante ma tente à Venice Beach, tout près de Monkey Bay. Sur la plage, l'ambiance est bon enfant. Il y a là une petite poignée d'Occidentaux, ainsi que des garçons de plage qui vivent de petits services (visites guidées, vente de souvenirs...). Certains comme Joseph et Peter sont relax et très sympas, d'autres comme Isaac sont extrêmement collants et l'on ne sait plus comment s'en débarrasser.


Joseph au comptoir

Le vendredi matin, je me rends au port de Monkey Bay et embarque à bord du Ilala, un navire de passagers, en direction du nord.


le Ilala





11 mai 2010

Safari en Zambie 4

éléphant


Avec Goran, Sandy, Karen et notre guide Robbie, nous effectuons un safari nocturne de 16h à 20h. Habituellement, les félins dorment pendant la journée et entrent en action à partir du crépuscule (vers 18h). Le safari du soir est donc une bonne occasion d'en traquer quelques uns.

maman babouin et son petit


Nous nous servons d'une lampe torche puissante pour balayer l'horizon de gauche à droite. Les yeux des mammifères brillent lorsque leur regard croise le rayon de la lampe torche. Nous apercevons ainsi beaucoup de gazelles, quelquefois un éléphant ou un hippopotame, ainsi que quelques félins de petite taille comme des servals ou les chats sauvages (que je n'ai pas pu prendre en photo, le flash n'étant pas assez puissant). Malheureusement, nous n'avons pas vu de léopard.

crocodile
.

Une fois rentrés à la lodge, nous nous retrouvons autour d'un bon repas. Au moment où je regagne ma tente, je ne sais pas encore que je vais passer l'une des nuits les plus surréalistes de ma courte existence.

baobab

Au milieu de la nuit, je suis plongé dans un mauvais rêve (il me faut retourner en terminale et repasser le bac, et ma motivation est proche du néant), lorsque soudain j'entends des bruits sourds à intervalles réguliers, comme ceux d'un géant marchant dans l'herbe sèche. Il me faut quelques secondes pour m'extirper de mon rêve et reprendre mes esprits: je suis quelque-part en Afrique, dans une tente en haut d'un arbre, et les bruits que j'entends sont vraisemblablement provoqués par un animal quelconque. Toujours à moitié endormi, j'ouvre fébrilement la porte de ma tente, et qu'est-ce que je vois? Deux énormes hippopotames en train de brouter l'herbe au pied de mon arbre.


régime hippo-calorique

De ma branche, je ne loupe pas une miette du spectacle. Ce n'étaient pas leurs pas qui faisaient du bruit, mais leurs puissantes mâchoires cisaillant une grande quantité d'herbe toutes les 1,5 secondes environ. La photo du dessus rend mal compte des dimensions impressionnantes des deux bêtes: à vue d'oeil, elles faisaient un bon 5m de long sur 1,5m de large. Un peu plus tard, les deux hippopotames s'en vont brouter l'herbe plus loin. Avant de partir, l'une d'elles a pris soin de laisser une marque de son passage sous mon arbre: l'odeur mettra beaucoup de temps avant de se dissiper.

10 mai 2010

Safari en Zambie 3



Il est 10 heures du matin lorsque nous apercevons trois lions couchés dans l'herbe au bord de la rivière. Ils sont a l'affût, car ils ont réperé un poukou isolé à une cinquantaine de mètres.


''tiens j'ai une petite faim moi!''


L'un des lions tente une approche. Il avance à pas de loups et va se poster derrière des herbes hautes. Le poukou continue de brouter sans se douter de la présence des lions.

.
La chasse a peu de chances d'être fructueuse, car il fait déjà très chaud à cette heure-ci, et surtout le terrain est totalement découvert. Si le lion s'avance davantage, il va se faire repérer. Il lui faut attendre que la gazelle s'approche d'elle-même.


Au bout d'un moment, le poukou commence à se douter de quelque-chose. Il relève la tête à plusieurs reprises. Puis soudain, il prend la fuite. Le lion voit son repas s'envoler. Les deux autres lions restent indifférents : depuis le début, ils semblaient ne pas y croire.


un koudou




Safari en Zambie 2

zèbres et éléphants


Au petit matin je pars pour un safari en compagnie de Goran, Sandy, et Karen. Nous montons à bord d'un Toyota Land Cruiser spécialement aménagé pour ce type d'activités, avec trois banquettes soudées à la plate-forme. C'est Robbie, un guide local, qui est au volant.

poukous (gazelles)


Les paysages du South Luangwa, constitués de savane arborée sèche et claire, sont bien plus attrayants que ceux d'Etosha en Namibie. C'est un véritable jardin d'Eden. Même lorsqu'on ne voit pas d'animaux pendant longtemps, la promenade dans le parc n'en demeure pas moins plaisante.


girafe femelle


Robbie possède une excellente connaissance de la région et des animaux qui y vivent. Grâce à lui, nous ne nous contentons pas d'observer les animaux, mais nous essayons aussi d'interpréter leurs différents comportements.


Robbie, Goran, Sandy, et Karen

La rivière Luangwa, qui serpente à travers le parc, change occasionnellement de cours, laissant derrière elle des lagons isolés. Ces lagons sont en partie recouverts de choux du Nil, sous lesquels se dissimulent hippopotames et crocodiles. Lorsque nous descendons du véhicule, il est préférable de rester à distance du rivage.

hippo dans les choux


Safari en Zambie 1

Chipata à l'aube


La traversée de la Zambie d'ouest en est se révèle particulièrement éprouvante. Le bus de Livingstone à Lusaka arrive avec trois heures de retard, après plusieurs pannes. Celui de Lusaka à Chipata part avec quatre heures de retard, car les bus ne démarrent pas tant qu'ils ne sont pas remplis. A Lusaka en revanche, j'obtiens mon visa pour la Tanzanie facilement et sans délai. Une bonne chose de faite.


pause près d'une ferme


A Chipata, je rencontre Goran et Sandy, un couple australo-suédois d'une cinquantaine d'années, qui me proposent de louer un véhicule avec chauffeur et de partager les frais pour nous rendre au Parc National de South Luangwa, à quatre heures de piste. Sur la route, nous nous arrêtons près d'une petite ferme. Les habitants nous accueillent avec chaleur et nous font visiter leur jardin. Pour information, les petites cabanes sur pilotis juste derrière l'arbre sont un poulailler et un colombier.

camping dans un arbre

Une fois passé le village de Mfuwe, nous arrivons à Flatdogs Camp, une lodge située tout près de l'entrée du parc et au bord de la rivière Luangwa. Je fixe ma tente sur une plate-forme en haut d'un arbre. Au milieu de la rivière, nous pouvons voir de nombreux hippopotames qui se protègent du soleil.


hippopotames dans le Luangwa

Le personnel de la lodge est très chaleureux, le service impeccable, et la nourriture délicieuse. De plus, il y a une piscine, une belle vue sur la rivière et les hippos, un large choix de cocktails... C'est le grand luxe! Je me souviens qu'un jour on m'a donné le conseil suivant: ''fais comme si rien ne te surprenait, comme si tout était normal'', conseil que j'applique à la lettre. Mais intérieurement j'exulte.


vervets

4 mai 2010

Chutes Victoria en ULM 2

côté zimbabwéen


Nous effectuons un premier survol des chutes, d'est en ouest. De là-haut nous avons une vue imprenable des chutes sur toute leur largeur, ce qui était impossible depuis la terre ferme.

côté zambien


Le spectacle captive toute mon attention. Mais je n'oublie pas de me retourner de temps en temps vers la caméra, fixée à l'extrémité de l'aile gauche de l'appareil. Nous entammons un deuxième survol des chutes.



Lors de ce deuxième survol, Pascal décide de traverser le nuage, dans sa partie la plus opaque. Dès que nous entrons dans le nuage, nous seulement nous ne voyons plus rien, mais en plus l'appareil perd brutalement de l'altitude. Mais ça ne dure qu'une poignée de secondes. Enfin nous sortons du nuage.



Nous revenons vers la piste en longeant le fleuve Zambèze en amont des chutes. Le fleuve est parsemé de nombreux îlots. Nous pouvons y apercevoir des éléphants, ainsi que des hippopotames. Depuis le bord de l'eau, il est parfois difficile d'apercevoir des hippopotames car ils sont généralement presque totalement immergés. Mais du ciel, on les distingue très bien.


L'atterrissage est encore plus impressionnant que le décollage. On a l'impression que l'on va s'écraser au sol. Ca y est, nous voilà de retour sur la terre ferme. C'était court mais c'était bon!