27 avril 2010

Walvis Bay 2

Sandwich Harbour


Hermann se fait plaisir en conduisant sa Land Rover à travers les dunes de sable. Mais Denis et moi, nous nous faisons quelques frayeurs. Notamment lorsque le vehicule parvient au sommet de la dune et qu'une descente vertigineuse nous attend juste de l'autre côté.

Hermann, moi, et la Land Rover


Nous nous arrêtons de temps à autre pour observer la vie végétale et animale. Il est surprenant de constater qu'au détour d'une dune, des plantes parviennent à pousser dans cet environnement hostile. Le sable est chaud en surface mais en fait, lorsqu'on creuse un peu avec sa main, il devient froid et légèrement humide par endroits. De ce fait, on peut observer dans les dunes une vie animale complexe : insectes, oiseaux, rongeurs, serpents... sur le trajet nous apercevons à distance quelques autruches, springboks et deux ou trois chacals.

pêcheurs à la ligne

Lorsque les dunes se font trop volumineuses, nous regagnons le rivage et roulons le long de la mer, juste en contrebas d'une énorme dune. En chemin nous croisons quelques rares pêcheurs locaux. Les eaux de la côte namibienne sont froides (11-15 degrés) du fait du courant froid Benguela qui longe le côte africaine depuis Le Cap jusqu'en Angola. De ce fait, elles sont chargées en plancton et sont très poissonneuses.

Sandwich Harbour vu d'en haut

Puis nous arrivons à Sandwich Harbour. Je me précipite et monte la dune côtière pour une meilleure vue d'ensemble, pendant que Denis, qui l'a déjà gravie auparavant, préfère rester au bord de l'eau. Sandwich Harbour doit son nom à un comte anglais, Earl of Sandwich, qui possédait une flotte de commerce. Ses navires étaient nommés Sandwich 1, Sandwich 2, ... Un jour le Sandwich 6 s'échoua à cet endroit. Son équipage put survivre un temps et fut secouru par un autre navire. On constata alors que l'anse, protégée de l'océan par des langues de sable, constituait un très bon abri naturel pour les navires pris dans la tempête et on donna à cette anse le nom du navire qui y fut échoué.


traces dans le désert

Puis nous quittons Sandwich Harbour et reprenons la direction de Walvis Bay. En cette fin d'après-midi, les dunes de sable prennent une nouvelle teinte, et des ombres commencent à apparaître, faisant mieux ressortir le relief. Après une dernière soirée passée a Walvis Bay, je laisse Denis à ses occupations professionnelles et reprends la route vers Windhoek.

26 avril 2010

Walvis Bay 1

le lagon de Walvis Bay


Vendredi soir à 17h08 je retrouve Denis près du phare de Swakopmund. Une fois effectuées les salutations d'usage nous entrons au Lighthouse Pub, et à 17h25 l'apéritif est officiellement ouvert.



Denis et moi

Denis travaille pour un armateur français spécialisé dans le transport de conteneurs par voie maritime, et ayant son siège à Marseille. Il a été mandaté par sa compagnie pour ouvrir une agence à Walvis Bay, le principal port de la Namibie. Sa mission est de trois mois.

Virgile, sommelier, nous ouvre un Schalk Burger
.

Denis et moi partageons une passion commune pour les bonnes tables. Mais à Walvis Bay, petite ville loin de tout coincée entre océan et désert, les bonnes adresses sont rares. Nous nous rendons dans un petit resto français improbable, le Lyon des Sables, tenu par deux Lyonnais expatriés. Nous y retrouvons Benjamin, un jeune Marseillais en mission pour une compagnie spécialisée dans le offshore. En cuisine, David nous prépare des plats d'une finesse incroyable, pendant que Virgile nous ouvre une bouteille de no. 6, un vin sud-africain rarissime (il n'a été tiré qu'à six tonneaux) appartenant à la famille de Schalk Burger, le rugbyman champion du monde.


phoques à Pelican Point

Pour ce dimanche, nous organisons une sortie à Sandwich Harbour, une petite baie à quelques dizaines de kilomètres au sud de Walvis Bay. C'est Hermann, un local, qui nous y conduit. Hermann pilote sa Land Rover à travers les dunes de sable d'une main très sûre, et a une excellente connaissance de la région qu'il nous fait très bien partager.


Denis et Hermann


Nous nous arrêtons tout d'abord à Pelican Point, de l'autre côté du lagon, ou de nombreux phoques joueurs viennent nous rendre une petite visite.

Windhoek / Swakopmund

Windhoek


Après une semaine passée sur les pistes avec Sean et Anna, nous voilà de retour à Windhoek. Nous commençons par rendre la voiture à l'agence de location, avant de goûter à un repos bien mérité.


Christuskirche


Windhoek n'est pas une ville spécialement très intéressante. La capitale de la Namibie a un peu plus d'un siècle d'existence, et une population d'à peine plus de 300 000 habitants pour un pays qui n'en compte que deux millions. On en a assez vite fait le tour.

rues de Windhoek


Le centre-ville s'articule autour de quelques rues piétonnes et d'une énorme galerie marchande flambant neuve, paradis de la nouvelle classe moyenne namibienne. Il est curieux de voir à quel point les rues sont propres, et comment tout semble bien ordonné. On est très loin de l'image qu'on se fait habituellement de l'Afrique.


Swakopmund

Si Windhoek a des airs de ville allemande, que dire de Swakopmund, sur la côte? La petite ville est une reconstitution plus vraie que nature d'une station balnéaire de la côte baltique, et une destination de vacances très prisée des touristes teutons. Ils y retrouvent tout ce dont ils ont besoin pour un sejour réussi : bières, saucisses, schnitzels, livres et journaux en allemand... La ville manque quand-même un peu d'authenticité et fait penser à un décor de carton-pâte.


église de Swakopmund



23 avril 2010

le Kaokoveld

à travers le Kaokoveld
.
En quittant le Parc National d'Etosha, nous faisons un crochet vers le nord-ouest de la Namibie et la région du Kaokoveld. Des troupeaux de vaches et de chèvres paissent le long de la route. Mais malgré la présence de troupeaux, il nous arrive d'apercevoir quelques animaux sauvages tels que des springboks, des zèbres, des girafes, des babouins ou encore des pintades. De temps en temps, nous nous arrêtons pour prendre un auto-stoppeur qui se rend au village voisin: c'est un bon moyen d'entrer en contact avec la population locale.

termitière
.
La région du Kaokoveld est connue pour abriter l'ethnie Himba, dont les femmes s'enduisent la peau et les cheveux d'ocre. Sur le bord de la route, quelques femmes Himba attendent qu'un hypothétique véhicule de touristes s'arrête, afin de pouvoir monnayer une photo d'elles. Bien sûr nous aimerions pouvoir prendre une photo d'une femme Himba, mais le procédé nous dérange. Nous ne nous voyons pas nous arrêter, prendre une photo, donner un billet et repartir. Comment faire?

femme Himba

Dans Le Corniaud, Louis de Funès dit à propos de Bourvil: "Il faut lui faire croire que l'idée vient de lui". De la même façon, il nous faut faire croire à la femme Himba que l'idée d'être photographiée vient d'elle, et non pas de nous.

Sean et Anna

Enfin nous trouvons la solution: nous nous arrêtons pour prendre un villageois qui fait de l'auto-stop non loin d'une femme Himba. Comme prévu, celle-ci profite de l'occasion pour venir à notre rencontre, et nous demande si nous voulons une photo d'elle et de son fils. Nous faisons mine d'accepter du genre: "tiens oui pourquoi pas, si ça peut vous faire plaisir". Enfin nous pouvons repartir avec la photo tant escomptée.

Sesfontein


Dernière péripétie avant le retour à Windhoek: en traversant une gorge profonde, la piste est encombrée de gros rochers, probablement déposés par une crue récente, sur une trentaine de mètres environ. Nous devons descendre de la voiture, déblayer la route et tenter de combler les trous. Sean prend le volant, et assure comme un chef. Nous n'aurons donc pas à rebrousser chemin, et arrivons à Windhoek dans les temps pour rendre le véhicule.

22 avril 2010

Etosha 2

girafe


Le deuxième jour que nous passons à Etosha voit notre patience mise à rude épreuve. Nous roulons à 10 à l'heure et sommes très attentifs, mais nous apercevons beaucoup moins d'animaux que la veille.


oiseau secrétaire

Comme la veille nous voyons de nombreux springboks ainsi que quelques zèbres, mais les éléphants et les rhinocéros se font toujours attendre.

zèbres


Nous empruntons Rhino drive sur une trentaine de kilomètres, mais aucun rhino à l'horizon. Puis vers la fin du jour, nous nous arrêtons à Olifantsbad. Autour du plan d'eau on peut voir quelques impalas, mais pas le moindre éléphant.


rhinocéros

Le soleil n'est pas loin de se coucher et il nous faut rentrer au camping. Sur le chemin du retour, nous sommes bloqués par un véhicule garé en travers de la route. Problème mécanique? Non, plutôt une grosse bébête à proximité. Nous scrutons dans la direction à laquelle le véhicule fait face et là, miracle, nous comptons jusqu'à trois rhinocéros cachés dans les broussailles. Ils nous ont sauvé notre journée!


barbecue du soir


A l'origine nous avions prévu de passer la matinée suivante dans le parc. Mais finalement, nous préférons rester sur cette bonne impression finale, et quittons le parc dès le lendemain à l'aube.


20 avril 2010

Etosha 1

zèbres et springboks


Nous mettons la journée entière à traverser la Namibie jusqu'au nord, avec en cours de route un arrêt logistique à Windhoek. Enfin nous arrivons dans la petite ville de Tsumeb pour y passer la nuit. Le jour suivant, nous entrons dans le Parc National d'Etosha. Nous y restons deux jours entiers.

gnous à la course


Dès l'entrée du parc, de nombreux springboks nous accueillent. Peu de temps après, nous apercevons des kudus, des gemsboks, puis des zèbres, qui broutent tranquillement à proximité de la piste. Un peu plus tard, nous passons à proximité de gnous, puis de girafes. Pour mon premier parc africain, c'est un début en fanfare.

gnou


Ensuite, ça se calme. Et hormis les springboks présents un peu partout, nous n'apercevons plus aucun animal pendant plusieurs heures. Il nous faut être patients et attentifs.

chacal

Notre patience est enfin récompensée lorsque d'autres visiteurs nous indiquent un lion à proximité. Et en effet, nous apercevons un lion qui fait sa sieste au pied d'un arbre, à une vingtaine de mètres de notre véhicule. De temps en temps il lève la tête pour voir ce qui se passe de notre côté. Même s'il semble paisible et ne rugit pas, il est très impressionnant à voir. Sa tête est énorme, et sa crinière lui donne de la majesté. Oui, c'est bien le roi des animaux que nous avons devant nous.

lion

En fin de journée nous regagnons la lodge, plantons nos tentes et allumons un feu pour le barbecue. Notre première journée à Etosha s'achève, et elle aura été riche en émotions.


Désert de Namib 2



Impossible d'aller plus loin dans le sable avec notre voiture. Nous montons à bord d'une Jeep, et continuons jusqu'au bout de la piste.


Le chauffeur nous dépose à Deadvlei, un grand lac asséché. Malgré la rareté des précipitations, il y a quand-même une vie végétale dans le désert. Quelques arbres disséminés au pied des dunes parviennent même à pousser jusqu'à une taille respectable.

gemsbok

S'il y a une vie végétale, il y a nécessairement une vie animale. En chemin, nous apercevons quelques springboks, ainsi qu'un gemsbok qui se repose à l'ombre d'un arbre. Malgré ses longues cornes l'animal ne semble pas farouche, et nous pouvons l'approcher d'assez près.

Deadvlei

On y trouve aussi différentes espèces d'oiseaux. Sur le chemin du retour, nous croisons une autruche.

autruche à Sossusvlei

Le lendemain, nous replions les tentes et prenons la direction du Parc National d'Etosha, au nord de la Namibie.


Désert de Namib 1

dune 45, Sossusvlei


A mon arrivée à Windhoek, la capitale namibienne, je n'ai pas le temps de me poser. Dès le premier soir, je fais la connaissance de deux Suisses qui me proposent d'aller manger du zèbre chez Joe's avec quelques amis. Et dans le groupe de huit personnes que nous formons, Sean l'Américain et Anna l'Allemande me proposent de les joindre le lendemain matin pour un périple d'une semaine en voiture de location. Rendez-vous est pris.


sur la route


Le temps de faire quelques provisions, puis nous prenons la route du sud-ouest, en direction du désert de Namib. Jusqu'à la petite ville de Rehoboth, la route est goudronnée. Ensuite ce n'est plus que de la piste, généralement très praticable.



Nous avons loué une Toyota Corolla deux roues motrices. Ca fait moins rêver que les 4x4 tout équipés, mais ça s'est avéré être suffisant durant cette semaine. Nous nous relayons pour prendre le volant. Pour ma part, je trouve cela terriblement excitant de conduire sur des pistes graveleuses et sablonneuses, je me sens dans la peau de Sébastien Loeb. Mais mon style de conduite n'est pas du goût d'Anna, qui me demande plusieurs fois de ralentir. Il me faut donc trouver un compromis entre conduite-plaisir et conduite-sécurité, afin de satisfaire madame.




Enfin nous arrivons à Sossusvlei, au beau milieu des dunes du désert de Namib. Le sable est d'un rouge-orangé, et les dunes s'élèvent de part et d'autre de la route à plus de trois cent mètres de hauteur.

Sossusvlei




12 avril 2010

Fish River Canyon 2



Ernesto et Raquel sont un couple d'Argentins qui vient d'effectuer une mission humanitaire en Angola, et qui voyagent à présent à travers la Namibie. Eux aussi roulent en 4x4 combi, avec tente et glacière incorporée. Ils sont tout aussi sympathiques que les Bavarois avec qui je me trouvais juste avant. Mais cela dit, pour moi ce n'était pas facile de passer directement de l'allemand à l'espagnol, sans transition.

Raquel et Ernesto
.
Ensemble, nous longeons le canyon sur quelques kilomètres, en voiture puis à pied. Celui-ci (le canyon) présente des dimensions impressionnantes. Il serpente sur 85 km de longueur, et atteint 550 m de profondeur. Et tout au fond coule la Fish River, au débit aléatoire. Pendant tout le temps où nous longeons le canyon, nous ne croisons que deux autres véhicules sur la piste. Autrement dit il n'y a personne, ce qui ne fait qu'ajouter à la majesté des lieux.


Le soir nous campons à Ai-Ais, à l'extrémité du canyon, où coule une source d'eau chaude sulfureuse à 65°C. Le lendemain matin nos routes se séparent, et en ce qui me concerne, c'est le début d'une longue, longue journée.


Après avoir plié ma tente, je me poste à 09h30 sous un arbre à la sortie de Ai-Ais. Et c'est seulement à 13h30 qu'une voiture me prend. Il s'agit d'une famille de Johannesbourg en vacances. Avec le petit Melvin, nous parlons rugby, sa passion (j'aurais mieux fait de réviser avant de partir). Après qu'ils m'aient déposé, j'attends à nouveau deux heures trente, cette fois en plein soleil. Enfin un chef de chantier Namibien gare sa camionette. En chemin, nous écrasons un serpent de deux mètres de long qui a été mal avisé de traverser à ce moment-là. Lorsqu'il me dépose à 40 km de Keetmanshoop, il est 18h30 et il fait déjà nuit noire. Je suis presque obligé de forcer la main à un véhicule qui s'arrête à un stop. Il s'agit d'un vieux monsieur visiblement éméché, qui roule à 140 km/h en me tenant des propos sur l'insécurité ambiante et le fait que tout aille mal. En arrivant dans les rues de Keetmanshoop, il n'hésite pas de sa fenêtre à interpeller les individus de couleur dont le comportement lui paraît déviant de la façon suivante: "hey, you've got something missing in your head?"


Ai-Ais

Enfin j'arrive vivant à Keetmanshoop après une éprouvante journée passée au bord des pistes sablonneuses, en plein cagnard. Après toutes ces émotions, j'ai bien mérité un bon gaspacho de houblon (une bonne bière fraîche, quoi!).


Fish River Canyon 1

hauts plateaux de Namibie


Le soir à la ferme, nos hôtes nous préparent un excellent repas : du springbok à la crême et aux champignons, accompagné de purée et de petits légumes. Un vrai régal! Autour de la table je retrouve Eike, un Allemand de 46 ans qui fait le tour de la Namibie en auto-stop, et fais la connaissance d'un sympathique couple de vacanciers bavarois dans la cinquantaine.


camping dans la brousse


Ces derniers ont loué un énorme 4x4 avec tente incorporée pour une durée de trois semaines. Ils me proposent de me conduire le lendemain matin jusqu'à Fish River Canyon. Evidemment j'accepte.

un springbok

Depuis la route, nous apercevons des autruches sauvages, des kudus, des oryx ou gemsboks, ainsi que des springboks. Malheureusement mon vieil apareil photo n'a pas un très bon zoom, et pour cette raison il m'est souvent difficile de prendre des bonnes photos d'animaux. Enfin, le principal c'est de les voir, les animaux.


un oryx au centre et un springbok à droite

Le couple de Bavarois me dépose à l'entrée du parc, et c'est un jeune couple d'Argentins qui prend le relais pour les derniers kilomètres. Enfin nous arrivons au bout de la piste, juste au bord du précipice.


Fish River Canyon