28 janvier 2010

Torres del Paine

les torres



Dès le lendemain de notre débarquement à Puerto Natales, Emilie, les 2 Guillaumes et moi faisons route vers le par national de Torres del Paine. Nous prévoyons d'effectuer une randonnée de 4 jours, avec 3 nuits sous tente, qui doit nous amener jusqu'au glacier Grey en passant par les fameuses torres entre autres. Finalement, la météo en décidera autrement.







A notre arrivée dans le parc, nous commençons par planter nos tentes au camping, et poursuivons avec seulement le nécessaire pour la journée, direction les torres. Le paysage se compose de divers teintes de vert sombre, et le temps change toutes les 5 minutes: éclaircies, courtes averses, et même tempêtes de neige à moins de 800 mètres d'altitude. Le vent souffle en continu, avec parfois de très fortes rafales qui manquent de peu de nous emporter. D'ailleurs, les arbres poussent rarement droit, ils ont tendance à pencher dans la direction du vent. Enfin, nous atteignons la base des trois tours, qui culminent à un peu plus de 2000 mètres de hauteur. La vue n'est pas franchement dégagée, mais on les distingue assez bien.


Emilie et Guillaume



De retour au camping, nous faisons nos adieux à Guillaume qui doit poursuivre sa route vers l'Argentine. Nous allumons un bon feu, qui n'a aucun mal à prendre tant le vent est fort, et préparons le dîner. La soirée se poursuit tant que le feu nous chauffe.







Une fois sous nos tentes respectives, il se met à pleuvoir intensément. Le lendemain matin au réveil, il pleut toujours aussi fort et certaines affaires sous la tente ont déjà commencé à prendre l'eau. J'ai beau faire très vite pour replier la tente, celle-ci est complètement détrempée. Nous nous mettons aussitôt en route sans avoir pris de petit-déjeûner, car il n'y avait nulle-part où s'abriter. Sur les coups de midi, alors que nous avons déjà beaucoup progressé, nous nous posons la question de savoir si ça vaut le coup de continuer, sachant que nos tentes sont déjà trempées, qu'apparemment les bulletins météo restent très pessimistes, et que tous les refuges sont déjà sur-bookés. Finalement, nous décidons de faire demi-tour vers l'entrée du parc.


le lac Nordenskjöld





Dans l'après-midi nous avons tout-de-même une éclaircie, ce qui nous permet de nous arrêter au bord du lago Nordensköld pour pique-niquer. Puis en fin de journée, alors que la pluie se remet à tomber drue, nous reprenons le bus pour Puerto Natales.

C'était sympa les 2 jours que nous avons passé à Torres del Paine, mais je ressens quand-même un peu de frustration de n'avoir pu réaliser la totalité du trek.

26 janvier 2010

Patagonie chilienne 2


le glacier Pie XI



Après avoir appareillé de Puerto Eden, le temps se lève soudainement. Nous avons une chance énorme, car il n'est pas habituel d'avoir du ciel bleu et une vue aussi dégagée dans la région. Nous remontons un fjord en direction du glacier Pie XI (il faut être Chilien ou Polonais pour donner le nom d'un pape à un glacier!), et nous nous approchons à moins d'un kilomètre du front du glacier. Le glacier Pie XI est un des très rares glaciers au monde qui progresse actuellement. Son front est large de 5 kilomètres et haut d'une centaine de mètres. Nous ne voyons pas de blocs de glace s'effondrer au moment où nous nous trouvons en face, mais quelques icebergs flottent à la surface de l'eau.

le mont Murallon, 3600 m.
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Tous les passagers ont conscience de vivre un moment extraordinaire. D'autant plus qu'un membre de l'équipage nous confirme que lors de ses 7 traversées précédentes il n'avait jamais vu le glacier par un temps ensoleillé. Le glacier a beau avoir des dimensions impressionnantes, il ne représente qu'une infime partie du Campo de Hielo de Patagonia Sur, une immense couche de glace à cheval entre le Chili et l'Argentine, qui s'étend sur une longueur de 250 km du nord au sud, et sur une largeur de 50 km environ.

ça se couvre
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Une fois que nous nous sommes éloignés du glacier, le temps se couvre à nouveau et très vite il se met à pleuvoir. Mais ce n'est pas grave, il a fait beau juste quand il le fallait. Il ne nous reste plus qu'à rentrer à l'intérieur et à nous chauffer un peu pour notre dernière soirée à bord.

Guillaume, Emilie, et Guillaume

Pour cette dernière soirée, les membres d'équipage avaient organisé un bingo et une soirée dansante pour les 177 passagers. On n'a rien gagné au jeu, mais on a passé une excellente soirée.

ambiance de folie sur l'Evangelistas


Le quatrième jour sur les coups de midi, le navire accoste à Puerto Natales, notre destination. Mis à part le mal de mer du deuxième soir, ce fut une traversée très agréable, et je me serais bien vu la prolonger pour un jour ou deux supplémentaires.

25 janvier 2010

Patagonie chilienne 1

l'Evangelistas en cours de chargement



Il se dégage de Puerto Montt comme un petit parfum de "fin de quelque-chose" et de "début de quelque-chose d'autre". En fait, la ville marque la transition entre la région des lacs au sud du Chili et la région des fjords de Patagonie. En ce qui me concerne, c'est la fin de mes trajets en car et le début d'une longue traversée en bateau.


entre ombre et lumière


J'embarque donc à bord de l'Evangelistas le 22 janvier, pour une traversée de 72 heures à destination de Puerto Natales au sud de la Patagonie, en compagnie de 177 autres passagers. A bord, je prends mes quartiers dans une couche superposée le long d'un couloir, et fais la connaissance de mes voisins de chambrée, deux Texanes et une Suissesse. Le bateau appareille par une belle après-midi ensoleillée, et depuis le pont nous voyons Puerto Montt s'éloigner.



dans les fjords de Patagonie



Le lendemain de notre départ, le temps est gris durant toute la journée, et nous ne pouvons distinguer les montagnes qui nous entourent. Durant toute cette première partie de voyage néanmoins, nous navigons au milieu des îles et sommes protégés de la houle océanique. Mais sur le coup des 15 heures, nous quittons la zone des canaux et entammons le contournement d'une presqu'île qui nous oblige à naviguer en plein Océan Pacifique, pendant une douzaine d'heures. Ca commence à tanguer très sérieusement. Une bonne partie des passagers, dont moi-même, aura été malade pendant la soirée. Enfin au matin du troisième jour et jusqu'à notre arrivée le quatrième jour, nous sommes à nouveau au milieu des îles dans des eaux calmes.


Puerto Eden


La moyenne d'âge des passagers est de 40 ans environs, avec de grandes disparités. L'ambiance à bord est très conviviale. Peu après le départ je fais rapidement la connaissance de trois autres Français, avec qui je passerai beaucoup de temps: Guillaume et Emilie, qui ont traversé toute l'Amérique depuis Miami, et un deuxième Guillaume, qui travaille au Ministère des finances.



départ de Puerto Eden



Le troisième jour nous faisons une courte escale à Puerto Eden, un minuscule village de pêcheurs complètement isolé du reste du monde. Pendant que quelques locaux embarquent à bord, une partie des passagers descend à terre par vedette. Il faut bien faire marcher un peu le commerce local!


21 janvier 2010

Ile de Chiloé


les palafitos


On connaisait déjà le pays du soleil levant, voici l'île de Chiloé, le pays du soleil absent. Bon, c'est un peu exagéré: durant les quatre jours que j'ai passé ici, il a bien dû se montrer pendant une heure ou deux au total. C'est l'été, tout-de-même!


l'église de Castro


Je suis arrivé à Castro le week-end dernier. En ce dimanche matin, il y avait beaucoup de fidèles à Castro. Puis l'après-midi l'ambiance est devenue électrique, pour cause d'élection présidentielle. Enfin le soir, les supporters du candidat vainqueur ont fait la fête et klaxonné dans les rues.

Mis à part ça, Castro est une petite ville tranquille où il fait bon vivre. Sur la Place d'Armes, l'église en tôle ondulée, jaune et mauve délavé, ne manque pas d'attirer l'oeil. L'intérieur est original également, tout en lambris. Mais la ville est surtout connue pour ses palafitos, ses maisons en bois ou en tôle construites sur pilotis, au bord de l'eau. On en trouve dans différents quartiers.



l'île de Quinchao


Je n'ai pas manqué d'aller explorer les environs: le village de Dalcahue et la petite île voisine de Quinchao, à l'est de Chiloé; puis le lendemain, le parc national de Chiloé sur la côte ouest, battue par les tempêtes. L'île est très verte et légèrement vallonnée. On pourrait se croire en Bretagne, le soleil en moins.


église de Dalcahue


Une curiosité sur l'île de Chiloé: ses nombreuses petites églises en bois, toutes construites suivant le modèle ci-dessus (facade à colonnes et clocher à plusieurs niveaux) et sans l'aide d'un seul clou. Elles ont été récemment classées au patrimoine mondial par l'Unesco.


parc national de Chiloé


Demain 22 janvier je me rends à Puerto Montt et embarque sur un ferry, direction l'extrême-sud de la Patagonie. L'arrivée à Puerto Natales est prévue pour le 25 janvier après-midi.

18 janvier 2010

Valdivia / Puerto Octay

rue de Valdivia


Valdivia est la capitale chilienne de la bière allemande et du chocolat suisse. Je ne pouvais pas ne pas m'y arrêter.



lions de mer dans le Rio Valdivia


De nombreux colons allemands sont venus s'installer dans la région des lacs, au sud du Chili, dans les années 1850-60. Aujourd'hui, l'héritage germanique ne se voit plus sur les visages des habitants, mais se perçoit toujours dans certains noms de famille, dans la forme des maisons, et dans la présence de brasseries et de chocolateries artisanales.

Je décide d'aller visiter la brasserie Kunstmann, tout près de Valdivia. Une fois la visite terminée, je passe à la dégustation et m'asseois en compagnie de sympathiques Chiliens dans la cinquantaine, qui vident les chopes les unes après les autres, d'une façon très germanique.


salud! comme on dit ici

A la troisième chope, je commets l' "erreur" de dire que le réseau routier chilien est excellent. Ce à quoi ils me répondent que c'est grâce à Pinochet (dictateur du Chili dans les années 70-80, pour les plus jeunes). Et la conversation, jusque-là bonne enfant, tourne à la démonstration pro-Pinochet. Je choisis de ne pas m'attarder davantage, le temps de finir ma chope et je reprends le bus pour Valdivia.

Je me permets d'ouvrir une petite parenthèse à ce sujet. Vu de France, le fait que certains Chiliens cultivent une nostalgie des années de dictature peut paraître curieux; il semblerait que ceux-ci retiennent principalement les succès économiques qui ont accompagné cette période (merci le cuivre et le saumon d'élevage) et oublient un peu vite les tortures et les disparitions mystérieuses. Cela dit, je ne connais du Chili que ce que j'en ai vu ces 15 derniers jours, et ne conçois pas d'expliquer à des Chiliens de 50 ans ce qu'ils doivent penser ou ne pas penser de leur ancien dictateur. Tact et diplomatie en terre étrangère. Je referme la parenthèse.


la Bavière? la Forêt-Noire? Non: Puerto Octay, Chili

Après Valdivia, je continue mes sauts de puce à travers l'Europe centrale, euh pardon le Chili, et arrive dans le petit village de Puerto Octay, sur les bords du lac Llanquihue. J'y loue un vélo pour une demi-journée. Par-delà le lac, et lorsque la météo le permet, on peut apercevoir le volcan Osorno qui culmine à 2652 mètres.

lac Llanquihue et volcan Osorno


Je n'y passe qu'une nuit, juste le temps de déguster de délicieux küchen, et de goûter la Colonos, petite bière locale sans prétention, mais qui est certainement la meilleure bière que j'ai bue depuis le début du voyage en septembre dernier.

15 janvier 2010

Curacautin / Villarrica

le Llaima


Le lendemain je m'offre une petite balade dans les environs de Curacautin. La région est principalement vouée à l'élevage bovin. Dans les champs, les prés et les talus, on trouve de nombreuses fleurs sauvages, c'est une explosion de couleurs: bleu, jaune, rouge, et blanc.

Vincent, Lice, et M. Lacoste devant sa maison
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Depuis de nombreux endroits on peut apercevoir le volcan Llaima, ainsi que quelques autres sommets enneigés, plus petits et plus lointains. Ici on est en plein pays Mapoutche (Mapuche). Les Mapoutches sont des Indiens de la région des lacs au Chili, qui ont résisté aux Espagnols pendant trois siècles, avant de finalement céder face à l'envahisseur. Tenaces les Mapoutches!

la Suisse? le Tyrol? Non, le Chili.
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Puis il est temps de quitter Vincent, Lice, et M. Lacoste. De Curacautin je fais route vers Temuco, puis Villarrica, un peu plus au sud. Villarrica est une petite ville animée, de nombreux Chiliens y passent leurs vacances au bord du lac du même nom.

le lac Villarrica
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Mais il suffit de quitter la ville en longeant les bords du lac, et l'on retrouve le calme et la sérénité. Ce soir j'ai eu droit à un superbe coucher de soleil sur le lac. La lumière du soleil couchant se reflétait sur la cîme enneigée du volcan Villarrica (2846 m), donnant à celui-ci des reflets roses. C'est pour vivre des instants comme celui-là que j'ai fait toute cette route jusqu'ici!

le volcan Villarrica




Parque Nacional Conguillio


le volcan Llaima, 3125 m.


Après Pichilemu je reprends la Panaméricaine en direction du sud. La route traverse des régions de cultures fruitières aux nombreuses coopératives. Puis les champs de blé et les pâturages remplacent les vergers. On arrive dans des paysages typiquement européens.

des araucarias
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Enfin j'arrive dans la petite ville de Curacautin, pas touristique du tout mais très agréable. Je trouve une chambre d'hôte chez M. Carlos Lacoste, 70 ans (papy Lacoste), et de lointaines origines françaises. J'y rencontre Vincent et Lice, un couple de Parisiens. Curacautin se trouve à 36 km de piste de l'entrée du parc national Conguillio, qui n'est desservi par aucun transport en commun et qui n'est accessible que par 4x4. Papy Lacoste se propose de nous déposer sur la route, au plus loin où son véhicule peut nous conduire. Nous finirons le trajet en stop.


Le parc étant difficilement accessible, les visiteurs sont très peu nombreux. Et pourtant, les paysages sont d'une beauté incroyable. Pendant environ deux heures, nous contournons le volcan Llaima, au sommet duquel il a neigé la veille. La dernière éruption du Llaima est toute récente, puisqu'elle remonte au 1er janvier 2008. Les coulées de lave alors ont anéanti des centaines d'hectares de forêt. Aujourd'hui encore, les pentes du volcan sont couvertes de cendres volcaniques noires, et la nature peine à reprendre ses droits là où la lave a coulé.

le lac Conguillio
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L'araucaria est l'arbre caractéristique du parc. On ne le trouve que dans cette région du Chili, à une altitude comprise entre 500 et 1500 m environ. De loin il ressemble au pin parasol. Ses branches sont recouvertes de petites feuilles très épaisses, disposées en écailles, et courbées vers l'extérieur à leur extrémité, si bien qu'elles sont aussi piquantes que des cactus. Nous faisons un détour vers le coeur de la forêt pour voir le plus grand araucaria du parc, 41 mètres de haut, mais surtout 1800 ans d'existence.



Nous atteignons le lac Conguillio, au centre du parc, et nous nous y arrêtons pour pique-niquer. Puis il est déjà temps de penser à faire la route en sens inverse, car papy Lacoste nous reprend le soir-même, à l'endroit où il nous avait déposé plus tôt.
Nous avons eu une chance incroyable d'avoir atteint le parc, car ce n'était pas gagné d'avance, et aussi d'avoir eu un ciel découvert, ce qui est loin d'être toujours le cas dans la région.



11 janvier 2010

Santiago / Pichilemu

la plage de Pichilemu


Santiago pourrait tout aussi bien être en Europe. Peu de choses ici rappellent qu'on se trouve en Amérique de Sud. Il y a quantité d'immeubles en béton et en verre, le métro est propre et sûr, et les voitures s'arrêtent même pour laisser passer les piétons! Je n'avais plus connu une telle courtoisie au volant depuis Sydney.

la Plaza de Armas


Depuis la colline de Santa Lucia, en plein centre-ville, on distingue vaguement la chaîne des Andes enneigée, dissimulée derrière une brume de chaleur et un nuage de pollution. Il paraît qu'en hiver, on l'aperçoit très nettement. Je ne passe que deux nuits à Santiago et reprends la route du sud, vers la petite ville côtière de Pichilemu.

du béton, du béton... et un glacier au loin


Pichilemu, c'est un peu le Perros-Guirec chilien: ça sent bon les congés payés et la crème solaire. La température de l'eau atteint péniblement les 14 degrés, mais ça n'empêche pas les Chiliens, actuellement en vacances d'été, de s'y précipiter en masse.


vagues de malade à Pichilemu


Pichilemu est aussi un spot de surf réputé. Je décide d'y louer une planche et me jette à l'eau. J'atteins enfin la vague (la ola) où se trouvent tous les surfeurs (los surfeadores). Une fois sur place je réalise alors que c'est beaucoup trop gros pour mon faible niveau, et éprouve les pires difficultés à me maintenir à flot. Un peu plus tard ça se calme un peu, mais je m'aperçois alors que le courant m'a déporté loin de l'endroit où je me trouvais initialement, et surtout très loin du rivage. Je mets alors toute mon énergie à essayer de regagner la côte. Enfin j'y parviens! Je suis content de m'être sorti de ce piège, mais regrette toutefois que cette session de surf ne m'a pas apporté tout le plaisir que j'en attendais. Ou pour le dire plus simplement, ouf mais bof.



vue de Pichilemu


Le lendemain je ne suis pas retourné à l'eau, la grosse flemme. Finalement, c'est bien aussi de rester sur le rivage et de ne rien faire.

8 janvier 2010

Valparaiso 2

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Le port de Valparaiso a connu son apogée entre la fin du XIXème et le début du XXème siècle, au moment de la ruée vers l'or en Californie. Valparaiso était alors un port incontournable pour tous les navires passant le Cap Horn et remontant en direction de San Francisco. De nombreuses compagnies étrangères y étaient installées. C'est à cette époque qu'on été construits les célèbres funiculaires. Après avoir subi un tremblement de terre destructeur en 1906, la ville a ensuite énormément souffert de l'ouverture du canal de Panama, en 1914, qui permettait aux navires d'accéder directement à la côte ouest des Amériques depuis la mer des Caraïbes, sans passer par le Cap Horn et Valparaiso. La ville s'est alors endormie.
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funiculaire

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Valparaiso n'a pas l'aspect ni l'atmosphère d'une ville coloniale espagnole. La ville a compté de nombreux étrangers, et on sent bien l'influence britannique, notemment dans l'architecture des maisons aux larges fenêtres. Un tour dans le vieux cimetière de la ville le confirme: on y compte énormément de noms de famille anglais, français ou allemands.
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Armada de Chile

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Cerro Concepcion

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Avec deux Autrichiennes, une Allemande et une Belge, nous nous rendons dans la ville voisine de Viña del Mar, pour admirer le coucher de soleil depuis les immenses dunes de sable. Viña del Mar est très bourgeoise, pas bohême du tout, et n'a rien à envier à la Côte d'Azur. Nous jouons à un jeu idiot qui consiste à dévaler la dune en roulant sur soi-même. C'est Kaat la Belge qui a gagné, mais il faut dire qu'elle avait un physique qui s'y prêtait. Aujourd'hui, j'ai encore du sable partout: dans les cheveux, les oreilles, le porte-feuille...


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Valparaiso 1


La route de San Pedro de Atacama vers Antofagasta passe à proximité de nombreuses mines de cuivre et de nitrate, dont celle de Chuquicamata, la plus grande mine de cuivre à ciel ouvert du monde. Le cours du cuivre est au plus haut actuellement, ce qui fait les affaires du Chili qui en est le premier exportateur mondial. Antofagasta, entre mer et désert, est le grand port d'exportation des minerais de l'Atacama.

Sur la route de Valparaiso, je m'arrête pour une nuit à La Serena. La région, la Valle del Elqui, compte de nombreux observatoires haut-perchés dans la montagne. Je passe la nuit à observer les étoiles à l'aide d'un téléscope mis à la disposition du public. C'était une nuit sans lune, et je n'ai jamais vu les étoiles scintiller à ce point! J'ai pu admirer entre autres la constellation d'Orion, le nuage de Magellan (il s'agit d'une galaxie voisine de la nôtre), ou encore la Croix du Sud, qui figure sur le drapeau de l'Australie, et qui permettait aux navigateurs des mers australes de se repérer.


Puis c'est l'arrivée à Valparaiso. La ville suit la forme de la baie. A une extrémité de la baie se concentre le port de commerce et le port militaire, dans un espace très étroit. De ce fait, de nombreux navires sont au mouillage sur rade, attendant qu'un des rares quais se libère. La ville basse concentre les immeubles de bureaux et la plupart des commerces, tandis que les quartiers d'habitation sont construits à flanc de colline. De nombreux funiculaires permettent d'accéder à ces quartiers.

un chat lettré
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Valparaiso a un côté bourgeois-bohême, mais sans le côté bourgeois. Avec ses maisons en tôle ondulée de couleur vive, ses rues jamais droites et ses murs couverts de tags, et la mer visible de presque partout, la ville attire les artistes en quête d'inspiration. Avec Hanako une Allemande aux origines japonaises, nous nous rendons à la Sebastiana, une des maisons du poète Pablo Neruda. Il avait du goût. Et surtout une superbe vue sur la ville et le port!



dans un bar près du port