Une fois franchie la chaîne de montagnes ceinturant Stellenbosch s'étend la région de l'Overberg, une vaste plaine céréalière. Je m'arrête dans la petite ville de Swellendam, au milieu des silos à grain et au pied des monts Lange Berg.
Après avoir goûté à l'ambiance festive de Stellenbosch, Swellendam est une escale reposante, au beau milieu de la nature. Ayant retrouvé mes jambes depuis peu, j'en profite pour faire une petite randonnée dans la montagne. De retour au bungalow, je retrouve les autres occupants des lieux autour d'un feu de camp, où une jeune fille nous apprend à parler le xhosa. Ce n'est pas une langue facile car il s'agit de faire constamment claquer la langue contre le palais. Le xhosa est une des nombreuses langues officielles d'Afrique du Sud avec l'afrikaans (un dérivé du néerlandais), le zoulou, l'anglais, et beaucoup d'autres langues plus ou moins répandues.
Après Swellendam je reprend la route jusqu'à Mosselbaai (la "baie des moules"), sur la côte sud. Je n'y reste qu'une nuit, juste le temps de voir un superbe coucher de soleil.
Puis je rentre à nouveau dans l'intérieur des terres et arrive à Oudtshoorn, une petite ville réputée pour ses élevages d'autruches. L'autruche est à Oudtshoorn ce que la rillette est au Mans et la fraise à Plougastel. L'autruche n'est pas l'animal le plus intelligent qui soit (son oeil est trois fois plus gros que son cerveau), mais elle fournit une excellente viande, des oeufs d'1,5 kg (de quoi nourrir une famille entière), une peau pour en faire du cuir et des plumes pour le carnaval.
Lors de la visite d'une ferme d'élevage des environs de Oudtshoorn, j'ai même eu l'opportunité de faire un tour d'enclos à dos d'autruche. Il faut bien s'accrocher à ses ailes car ça va vite, et pour s'arrêter il suffit de lui prendre le cou et de le tirer vers soi, comme un frein à main. Enfin j'étais quand-même assisté par un éleveur qui courait aux côtés de l'autruche en la tenant, je ne suis pas téméraire.